Etrange, une blonde s'interresse à la politique !

On arrête pas le progrès...

Cela peut paraître étrange, dans un temps si court, d'avoir vécu un excellent moment,  moment à la fois précieux et fertile.

Après le cours de math donné à ma brunette, j'imaginais un départ précipité de W qui devait défendre une cause importante pour lui et intervenir à une réunion de la LCR. Le terme révolutionnaire me gène parce qu'il peut faire peur mais aujourd'hui, au vue de ce qui se passe dans toutes les grandes entreprises, réduction des coûts, course à la cotation boursière, baisse des augmentations individuelles et collectives, licenciements de masse, délocalisations,...et j'en passe, j'ai quelquefois l'impression de voir passer une bannette en osier pour recueillir des fonds pour notre entreprise, la pauvre, qui doit réaliser des résultats pour survivre, ben vi, pour ces actionnaires aux dents longues, et qui se voit obligée de faire l'aumône auprès de ses salariés...mais aussi aujoud'hui de ses cadres, ben j'ai envie de faire la révolution...marre d'être des numéros, des outils de production...

Et puis, je regarde dans notre site intranet et là je vois l'action qui monte de 2% en une journée. Dans le même temps je vais voir la secrétaire pour lui demander si elle n'a pas 1 cahier à spirales pour que je puisse travailler, elle me répond d'inscrire mon besoin sur une fiche et que cela fera partie de sa prochaine commande, réduction des coûts oblige... Mais c'est aujourd'hui, tout de suite que j'en ai besoin ! Je rajoute que les stylos achetés par mon entreprise sont tellement nuls que je préfère m'acheter mes propres stylos au Carrouf du coin.

Mais je m'égare.... J'en étais où ? Oui... W est resté plus longtemps que je ne l'avais prévu et je m'en suis réjouie. Nous avons discuté une heure mais pour moi l'apport de cette heure était précieux. J'ai soumis à sa critique un courrier que je m'apprête à adresser à mon N+3 afin d'obtenir une formation diplômante... Ben oui, on peut frôler les 50 ans et avoir encore envie de se former, d'apprendre, d'évoluer... On verra la suite qui sera donnée à ma demande. Je suis une femme et je n'ai plus 20 ans... alors je n'ai pas vraiment tous les atouts de mon côté mais je me soigne ;-).

Je n'ai pas de convictions politiques ancrées en moi, auxquelles je crois vraiment parce que je doute de tout discourt politique, quel qu'il soit. Mon père était ouvrier communiste et souvent sont discourt s'arrêtait à "A bas les patrons". Dans ma tête de petite fille et de jeune fille par la suite, cette réflexion, bien que fondée pour lui, vu le salaire de mon père,  n'était pas claire et loin d'être complète pour moi,  car les patrons sont quand même ceux qui créent des emplois, qu'ils soient petits ou grands. Alors j'ai essayé de comprendre...

J'ai suivi des cours d'économie d'entreprise dans mon cursus comptable et là dans chacun des partis politiques que nous avions à étudier, il y avait du bon et du mauvais. J'ai même posé cette question à mon professeur : "Mais comment faites vous pour voter quand le choix d'une décision ne dépend pas seulement d'une idéologie mais de problèmes concrets qui demandent une solution immédiate à un instant T, une projection dans l'avenir aussi,  et que cette solution peut, selon le moment, se trouver à gauche ou à droite ?". Elle m'a simplement répondu qu'elle votait en fonction de la situation de la France du moment mais avait effectivement de grosses difficultés.

Gauche ou droite... c'est léger quand même non ? Alors on rajoute extrème gauche et extrème droite et là je ne suis pas encore tout à fait satisfaite. Naïvement je me dis que tout problème a sa solution. Mais où est-elle ? Nous avons des économistes brillants qui devraient être capables de donner des vues futures sur telle ou telle décision, mais rien. On se contente de nous promettre des deux côtés monts et merveilles. C'est idiot. Un scientifique fait des études précises et des calculs pour envoyer une navette sur la lune au millimètre près, un économiste doit être capable de faire la même chose. Alors, pourquoi n'avons nous pas connaissance de ces shémas de projections économiques dans le futur ? Pourquoi ne pas nous dire les choses ? Sommes nous tous des imbéciles qui seraient incapables de comprendre ? Mais je m'emballe...

Donc, je disais que finalement j'ai passé une très bonne soirée heure  mais beaucoup trop courte au vue des questions qui me trottent dans la tête depuis des années et auxquelles j'aimerais pouvoir donner une réponse et avoir enfin une certitude sur mes choix politiques.  J'ai besoin de croire en l'honnêteté de nos hommes politiques mais j'ai du mal, tant tout cela me semble surfait, plein de codes de communications que j'arrive assez facilement à détecter de part mon expérience professionnelle en communication interne. En revanche, je crois réellement dans le combat mené pas W, parce qu'il se bat avec ses tripes et pas avec son portefeuille d'actions ou son jeton politique.

Quand les hommes politiques auront-ils enfin l'intelligence de s'exprimer avec leur tripes ? De ne pas nous prendre pour des glands (Au fig., vulg. Sot, imbécile. Excepté deux facteurs qui bouffent du saucisson dans un coin et un vieux gland qui sirote un Vittel, c'est l'heure creuse (SAN-ANTONIO, C'est mort et ça n'sait pas, p. 115 ds CELLARD-REY 1980)) avec de belles promesses sans fondement économiques solides ?

Mais je m'énerve ?

Aller, je vous fais un petit cadeau, une émission de France Inter (archivée sur le site" La bas si j'y suis") concernant une importante société de ma région mais qui pourrait s'être déroulée aussi bien dans n'importe quelle entreprise d'anvergure, aujourd'hui, et qui risque de se dérouler aussi dans la mienne demain et pourquoi pas dans la votre le jour suivant ...   :

http://www.la-bas.org/article.php3?id_article=719

là vous choisissez au bas de la page après avoir accepté le certificat

=> ST Microélectronique - ingénieur

Comments

[Christine]

Bienvenue KT ;-)
Je replace ici ton lien qui n'est pas correct

http://laquarantainerevoltee.hautetfort.com

Je fais tous les jours ma propre politique, pour l'instant je ne fais partie d'aucun mouvement bien que j'ai des convictions. J'ai besoin de temps et d'analyse avant de me lancer, tout me parait tellement vague. On ne peut pas dire aujourd'hui simplement "il faut faire ceci ou cela" il faut rajouter "quelles sont les conséquences dans le temps de faire ceci ou cela", "comment le faire au mieux pour que cela dure dans le temps, pour que les résultats de telle ou telle décision soient réellement ceux que l'on attendait". Enfin, ce sont toutes les questions que je me pose...

[KT]

Je me suis investie dans l'univers de la politique depuis deux ans. Pas besoin d'être dans les extrèmes pour avoir l'impression de devoir faire bouger les choses (cf mon papier en date d'aujourd'hui sur http://laquarantainerevoltee.hautetfort.com/)

S'engager, en tant que femme, c'est de plus reveler un beau défi (on ajoute ça à tous ce que l'on doit déjà faire dans une journée!)

[Christine]

Non, bien sûr, tu as raison et rien de ce que j'annonce n'est vérifié car c'est simplement un ressenti personnel. Peut-être que d'autres le partage, peut-être que non.
Construire ma propre opinion ne pourra se faire qu'aux travers d'échanges, de communication avec les uns et les autres, ceux qui savent ou qui en savent plus que moi. Je capte des informations de-ci de-là comme un puzzle qui se forme petit à petit dans ma tête. Il ne sera probablement jamais terminé puisque si c'était le cas, il deviendrait une certitude et je n'ai aucune certitude...pour moi les certitudes sont comme l'infini des mathématiques...A chaque certitude ont peu rajouter un doute et on avancera toujours vers une autre certitude et un autre doute. Mais c'est un autre sujet il me semble ;-))).

[Pierre]

C'est très difficile de s'y retrouver pour beaucoup de personnes... Parce qu'il est question d'opinions et qu'il n'y a pas de vérité absolue. Selon l'angle sous lequel on se place on peut voir de façon radicalement différente.

Ceux qui "savent" sont ceux qui voient selon un certain angle bien circonscrit, et ayant acquis des certitudes en la matière. D'ailleurs "ceux qui savent" peuvent s'opposer vigoureusement entre eux, malgré un haut niveau d'étude et une excellente connaissance de leur domaine. Cela porte à des débats d'idée d'autant plus stériles que les protagonistes ont des courants de pensée opposés.

La seule façon de "savoir" (en toute subjectivité), et de te faire ta propre opinion. Ce qui ne sera qu'une vérité parmi tant d'autres. Mais au moins tu auras quelques convictions, qui s'appuient sur quelque chose ayant une certaine logique.

Il y a beaucoup de matières qu'on devrait enseigner dès le plus jeune âge. Moi je verrais volontiers l'éducation au sens critique, l'apprentissage de la communication interpersonnelle, et la philosophie, bien sûr. Davantage des matières universelles que spécifiques.

Pour ce qui est de ton regard sur "les politiques" et les intentions que tu leur prêtes, je ne suis pas sûr que tout ce que tu énonces soit vérifié... mais je ne me lancerai pas dans ce genre de discussion ;o)

[Christine]

C'est très difficile pour une personne comme moi de trouver mes petits dans tout cela. En fait, tout comme la philosophie, l'économie générale, politique et d'entreprise, devrait être enseignée dès le collège, même à faible niveau, même une heure par semaine. Nous devrions tous avoir des notions économiques qui permettraient de cerner les vrais problèmes et de comprendre les solutions. Car pour arriver à une solution, le chemin n'est pas toujours facile, ni tout droit. La mondialisation fait peur car les décisions prises au niveau d'un pays ou de l'Europe ne sont plus les seules qui peuvent décider de notre avenir. Trop de facteurs extérieurs entrent en ligne de compte.
Les personnes qui votent le font-elles en toute connaissance de cause, ont-elles réellement étudiées et lu entre les lignes des programmes politiques proposés ? Juste un petit exemple...le maire de mon village à frôlé la prison à cause d'un dessous de table, son fils a une grande entreprise sur la ZAC de mon village, pour un fils d'ouvrier c'est tout de même étonnant. Il n'était donc pas intègre cet homme là et bien il a été réélu. Combien d'hommes politiques sont intègres ? Peu, il me semble et ce n'est pas encourageant de voir que leur égo passe avant celui des personnes qui leur ont fait confiance. C'est là que les "tripes" ont un rôle à jouer, croire en ce qu'on fait, mener des actions pour les autres, en dehors de ses propres intérêts personnels. Nos hommes politiques sont trop bien payés, la place est bonne et être ministre une fois, même une heure, permet d'en conserver le salaire à vie...c'est normal ? Etre homme politique devrait être une vocation, comme infirmière ou médecins et pas un objectif à atteindre. Je n'aime pas la politique finalement, parce que je n'aime pas ce que j'y vois.