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Vie de femme
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Vie de femme
12 septembre 2006

Attendre

la pensée

pens_eC'est étrange cette sensation de vivre en permanence dans l'attente qu'un évenement se produise. Je suis comme un poisson dans l'eau mais un poisson qui nagerait en permanence entre deux eaux sans savoir s'il est attiré par les profondeurs ou plutôt par la surface. Je ne parviens pas à trouver une stabilité ou plutôt à la ressentir, car malgré tout elle existe. J'ai un toit, un travail qui me plaît, deux filles que j'aime... Mais je voudrais tout connaître, tout savoir avec cette impression permanente de n'avoir rien appris de la vie. En fait... je ne sais rien car tout ce que je sais ne m'aide pas à trouver la solution. Je crois que j'ai une vie très ennuyeuse finalement et étant consciente de plus en plus de cela, je m'inquiète.

Et puis le temps passe, l'avancée en âge me fait réfléchir à ce que sera mon avenir. Il me parait vachement court vu de ma fenêtre ... alors qu'il y a quelques années cette question ne me tarabustait pas plus que cela. Serait-ce la crise du presque demi-siècle ?

A quoi vais-je occuper ces années qu'il me reste à vivre en dehors de la compagnie de tout ceux qui m'entourent ? Lire, dessiner, peindre peut-être ? Qu'est-ce qui pourrait m'attirer au point de me faire oublier tout le reste ? Quelle activité solitaire ? Car il est évident pour moi qu'aucune activité ne doit nécessiter la participation de personnes extérieures, afin que je ne sois pas freînée. A trop avoir vécue pour mes filles et mes compagnons, je n'ai pas vécu pour moi et cette liberté soudaine liée à l'"indépendance" de mes filles et au fait que j'ai choisi de vivre "seule", il y a plus d'un an, me perturbe un peu.

Difficile pour une mère qui n'a eu de cesse de s'occuper de ses enfants, seule depuis qu'elles ont 6 et 8 ans, d'imaginer qu'il n'y aura plus qu'une personne dont elle devra s'occuper sérieusement, dans peu de temps, elle. Mes filles sont encore là, elles ont encore besoin de moi mais je me projette dans un avenir qui me parait maintenant tout proche et qui est celui où elles vont voler de leurs propres ailes.

Le choix de la solitude sentimentale n'a pas été une décision facile à prendre mais j'ai fait face au point que je me suis surprise moi-même à ne pas verser une larme lorsque la séparation s'est produite. Je me suis sentie bien, libre, déchargée des soucis de couple, débarassée de toute la diplomatie dont il fallait que je fasse preuve pour faire le tampon entre mes filles et mon dernier compagnon. L'amour était peut-être encore là mais enfoui au plus profond de moi recouvert par des piles de déceptions et de contrariétés accumulées jour après jour. 

Peut-on réellement être heureuse lorsqu'on est seule ? Lorsqu'il n'y a pas de sentiment, d'amour, de tendresse ? Ce qui m'inquiète c'est que je n'ai jamais rencontré de personnes seules et pleinement heureuses. Bien sûr, lorsqu'on leur pose la question, elles répondent invariablement que tout va pour le mieux, que c'est génial la vie en solitaire mais lorsqu'on creuse un peu, on s'aperçoit vite qu'il s'agit souvent d'une façade et que le manque d'amour est là, bien présent. Même leur habitation semble vivre au ralenti, calme, sans aucun bruit, sans aucun objet qui bouge de place, sans aucun petits mots doux posé sur la table. Et ce lit, grand et vide à la fois de cette chaleur que procure la présence de l'autre, ce lit qui n'est plus le témoin de corps à corps, ce lit où il ne se passe plus rien sauf le bruissement de pages qui se tournent dans la lueur de la lampe...

N'avons nous pas tous le besoin d'aimer et de nous sentir aimés ? Peut-être est-ce un besoin vital comme boire ou manger ? Cette sensation n'apparaît pas imédiatement après une rupture, comme si durant quelques années de vie de couple, on avait fait le plein et que petit à petit le réservoir se vide jusqu'à se retrouver à sec. Je suis peut-être bientôt à sec et il est possible que le travail consistant à s'habituer à une vie en solitaire débute à l'instant où l'on ressent ce vide, ce manque et que cette impression de nager entre deux eaux est une étape de ce sevrage d'amour. Aimer, même sans retour, n'est-ce pas aussi un palliatif pour adoucir cette pénurie de sentiments et d'émotions ?  pffffffff que de questions... sans réponse.

Demain sera un autre jour... ;-)

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Commentaires
C
Pierre, tu mets le doigts sur une actualité brûlante. Les jeunes femmes aujourd'hui sont plus exigeantes que nous ne l'étions à leur âge, alors que nous étions encore empreintes d'une culture bien présente dans notre éducation. Mes deux grands-mères étant espagnoles, le rôle de la femme était encore plus évident. <br /> Bien sûr que j'ai essayé d'avoir des activités, mais j'essayais d'organiser mon emploi du temps en fonction des filles. La culpabilité restant présente, il était difficile de partir un samedi ou un dimanche après midi et de laisser les filles à mon mari, culpabilité vis à vis de mes filles mais aussi vis à vis de mon mari. Comment apprécier pleinement une activité dans ces conditions ? Et puis la femme est aussi une mère à part entière. Et je te retourne la question Pierre, Pourquoi les hommes ne se sentaient-ils pas père au même titre que les femmes ? Est-ce le fait de ne pas porter l'enfant ? Il me semble, qu'aujourd'hui les choses ont beaucoup évoluée. Les hommes apprécient de plus en plus les bébés. Je me rappelle de la réflexion d'un de mes responsables alors que je venais d'être maman... "Moi, les enfants commencent à m'interresser lorsqu'ils ont deux ans" et il n'est pas le seule de qui j'ai entendu cette réflexion. Il a eu quatre enfants et avait la chance d'avoir une femme qui ne travaillait pas et qui s'en occupait jusqu'à ce qu'il considère que l'intérêt grandissant il pouvait prendre de temps en temps le relais...<br /> Mais heureusement chez les jeunes hommes, les choses ont évoluées et c'est tant mieux. <br /> Quant aux différences hommes femmes, le sujet est interressant car elles existent (j'ai vu récemment une émission la dessus) mais surement pas au niveau des capacités intellectuelles. Mais rien n'atteste que ces différences au niveau du travail des hémisphères droits et gauches, ne soient pas le résultat d'une culture ancestrale. Les esprits évoluant, il se peut que les hommes sachent bientôt faire plusieurs choses en même temps aussi bien que les femmes ;-)).
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P
Je me méfie toujours du "les hommes ceci et les femmes cela". Sans contester que, dans les faits, il y a des différences, les voir établies comme une sorte de catégorisation sexuée m'inquiète. Ces différences sont la plupart du temps (toujours ?) culturelles, et tout ce qui contribuerait à les faire croire comme innées va dans un mauvais sens... pour les femmes ! Car le système de la "domination masculine" est basée là dessus: une soit-disant différence avec des rôles et comportements pré-établis (femmes à la maison, hommes avec des amis).<br /> <br /> Mais bon... si j'essaie de prendre du recul avec cette approche, il est vrai que beaucoup de femmes ont surinvesti la sphère familiale et se retrouvent fort dépourvues lorsque les enfants s'en vont.<br /> <br /> Ceci dit... et là c'est un peu provocateur: pourquoi ont-elles laissé leur homme avoir des activités extérieures tout en s'en privant elles-mêmes ? Pourquoi ne se sont elles pas arrogées des prérogatives équivalentes ?
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C
Pierre, tu as une sensibilité proche de celle des femmes et c'est une grande qualité pour un homme. Bien sûr que les hommes se posent aussi la question de comment aborder la solitude sentimentale mais il me semble qu'ils le vivent mieux car il leur est facile d'avoir des amis "même accompagnés" et de faire des activités avec eux, les femmes sachant rester en retrait (montagne, randos, boules, bistro, vélo, course à pied, moto, plongée, bricolage...). Ces activités que les hommes débutent tôt dans leur vie, même en ayant des enfants peuvent être une continuité. Les femmes, elles, soucieuses du bien-être de leur famille se sont souvent privée de leur passion qu'il faut qu'elle redécouvre plus tard. C'est un peu brouillon ce que j'écris non ? ;-))
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P
Je ne sais pas quelles questions "les hommes" se posent, mais moi je m'en pose du même ordre que toi, Christine.<br /> <br /> Au moment ou j'entre peu à peu dans la solitude amoureuse (mais pas affective), je me demande ce qu'il en sera dans quelques années. Vivre seul ne m'enthousiasme pas particulièrement. J'ai choisi une certaine liberté, mais je sais qu'elle a un prix. Mes grands enfants commencent à déployer leurs ailes et sont plus souvent absents que présents. Ce qui ne pourra aller qu'en augmentant.
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C
Tu soulèves une réelle question... et hop ! une de plus. Les hommes se posent la question mais différemment, je pense. En fait, depuis notre plus tendre enfance, l'objectif des femmes est de créer une famille (Pas 100% mais la majorité)et aussi plus récemment d'avoir un métier pour s'assumer et être indépendantes financièrement pendant que les hommes se consacrent déjà à une ou plusieurs passions. <br /> Les enfants, pour les hommes de ma génération, sont essentiellement l'affaire des femmes, donc, si l'on veut avoir une passion à côté, il faut pouvoir se partager. Mon ex mari était passionné de moto-cross et de tennis, le fait d'avoir deux filles en bas age ne lui a jamais posé aucun problème. Moi, j'adorais le dessin, mais impossible à continuer avec deux mouflettes qui vous dérangent toutes les 2 secondes et sur lesquelles il faut avoir toujours un oeil de posé. Mon mari m'"aidait" mais ne "partageait" pas les tâches. Qu'on ne vienne pas me dire l'inverse...j'ai des exemple par centaines autour de moi ;-)). Donc voilà, la question se pose aujourd'hui, pour moi, puisque mon rôle de mère attentive et protectrice touche à sa fin.
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