Cheminement naïf...
"Qu'est-ce que la philosophie ?"
Voici une question que je me pose depuis mon premier cour de philo, il y a bien longtemps. Dans mon esprit, les cours de philo avait pour objectif de nous apprendre à réfléchir, c'est ce qu'il me semblait avoir compris à l'époque. Je ne sais pas si c'était le but, mais lors de devoirs, je me retrouvais toujours avec des notes catastrophiques. Je n'avais pas compris le sujet ou j'en étais complètement sortie, entraînée par le flots de mes idées désordonnées. J'avais de mauvaises notes et pourtant je réfléchissais. J'étais complètement anéantie à chaque fois car en relisant mon devoir, je ne comprenais pas ce qui méritait une telle note et même les commentaires n'étaient pas clairs pour moi. L'âge aidant, j'aurais dû faire quelques progrès dans l'organisation de mes idées. Alors je me repose la question ...en fait c'est un travail très difficile pour moi ...;-)
Définition : "Le concept de philosophie tend à désigner très généralement toute image du monde et toute sagesse humaine, la prise de conscience humaine du réel, quels qu'en soient les éléments et les modalités. Le droit à la philosophie devient un des droits de l'homme, en dehors de toute question de longitude, de latitude et de couleur de peau."
Gilles Deleuze dans son écrit "Qu'est-ce que la philosophie ?" explique :
"Peut-être ne peut-on poser la question qu’est-ce que la philosophie que tard, quand vient la vieillesse, et l’heure de parler concrètement. C’est une question qu’on pose quand on n’a plus rien à demander, mais ses conséquences peuvent être considérables"
Donc voilà, première constatation : je vieillis ;-)). Evidemment que je me pose la question mais pourquoi ? Peut-être parceque je n'arrive pas à aligner deux idées bout à bout pour en faire un tout.
Surprise ! il donne une définition : la philosophie est l’art de former, d’inventer, de fabriquer des concepts
Concepts ? Il me semble savoir ce qu'est un concept, mot très utilisé par ailleurs, mais en connait-on réellement le sens ?
PHILOS. Représentation mentale abstraite et générale, objective, stable, munie d'un support verbal. Le concept de vérité, le concept de cercle. Synon. catégorie, classe, schème, symbole. Cette philosophie du concept est devenue chez Platon la dialectique, et chez Aristote, la construction métaphysique et scientifique que l'on sait, où la méthode est demeurée essentiellement dialectique (L. LÉVY-BRUHL, La Mor. et la sc. des mœurs, 1903, p. 63).
Dialectique ? Qui se rapporte au raisonnement dans sa structure et dans ses règles. Le contrat social (...) est une construction dialectique sur un homme abstrait (BARRÈS Cahiers, t. 9, 1912, p. 290).
Bon, voilà, il y a bien à l'origine la faculté de réfléchir, de raisonner, d'organiser des idées. Dans raisonner, il y a le mot raison... et je n'ai pas l'impression que la mienne soit très développée sauf s'il s'agit de raisonnements logique sur mon travail. En dehors, j'ai beaucoup de mal.... ;-)
"Nietzsche a déterminé la tâche de la philosophie quand il écrivit " Les philosophes ne doivent plus se contenter d’accepter les concepts qu’on leur donne, pour seulement les nettoyer et les faire reluire, mais il faut qu’ils commencent par les fabriquer, les créer, les poser et persuader les hommes d’y recourir.""
Dur travail que celui d'un philosophe, créer des concepts et persuader les hommes d'y recourir... ? C'est aussi apprendre aux hommes à réfléchir à ces concepts avant d'y adhérer ? Les désaliéner ?
En fait, l'âge fait qu'on se pose beaucoup de questions. Pourquoi ? Peut-être parce que nous analysons les conséquences de nos actions passées qui sont de plus en plus nombreuses au fur et à mesure que l'on vieilli ? A t'on bien fait ? Fallait-il agir ainsi ? Avec les enfants par exemple : comment être de bon parents ? Y a t'il un concept ? Existe t'il une recette miracle ? En amour aussi... a t'on fait le bon choix pour soi ? Quel est la part d'inconscient dans ces choix ? Y a t'il une explication génétique et physique ? Et la question fondamentale : pourquoi vit-on ou comment ? Les philosophes essaient t-il de répondre à ces questions ? Essaient-ils de nous donner une voie à suivre ? Des règles de conduite ?
"Se connaître soi-même — apprendre à penser — faire comme si rien n’allait de soi — s’étonner, " s’étonner que l’étant est…, ces déterminations de la philosophie et beaucoup d’autres forment des attitudes intéressantes, quoique lassantes à la longue, mais ne constituent pas une occupation bien définie, une véritable activité, même d’un point de vue pédagogique. Créer des concepts, au moins, c’est faire quelque chose. La question de l’usage ou de l’utilité de la philosophie, ou même de sa nocivité, doit en être changée."
Gilles Deleuze évoque les Universaux
"Plus près de nous, la philosophie a croisé beaucoup de nouveaux rivaux. Ce furent d’abord les sciences de l’homme, et notamment la sociologie, qui voulaient la remplacer. Mais, comme la philosophie avait de plus en plus méconnu sa vocation de créer des concepts, pour se réfugier dans les universaux, on ne savait plus très bien de quoi il était question. S’agissait-il de renoncer à toute création de concept au profit d’une stricte science de l’homme, ou bien au contraire de transformer la nature des concepts en en faisant tantôt des représentations collectives, tantôt des conceptions du monde créées par les peuples, leurs forces vitales, historiques et spirituelles"
Universaux : Les cinq concepts par lesquels on établit la distinction des différentes manières dont un prédicat convient au sujet: le genre, l'espèce, la différence spécifique, le propre et l'accident (d'apr. FOULQ.-ST-JEAN 1960).
Lorsqu'on parle de philosophie, on a l'impression de parler d'une vieille dame, qui n'aurait peut-être plus sa place parmi les hommes, qui savent tout, qui ont répondu à toutes les questions...et pourtant, il me semble qu'il y a du boulot.
"D’épreuve en épreuve, la philosophie affronterait des rivaux de plus en plus insolents, de plus en plus calamiteux, que Platon lui-même n’aurait pas imaginés dans ses moments les plus comiques. Enfin, le fond de la honte fut atteint quand l’informatique, la publicité, le marketing, le design s’emparèrent du mot concept lui-même, et dirent c’est notre affaire, c’est nous les créatifs, nous sommes les concepteurs C’est nous les amis du concept, nous le mettons dans nos ordinateurs. Information et créativité, concept et entreprise une abondante bibliographie déjà… Le mouvement général qui a remplacé la Critique par la promotion commerciale n’a pas manqué d’affecter la philosophie. Le simulacre, la simulation d’un paquet de nouilles est devenu le vrai concept, et le présentateur du produit, marchandise ou œuvre d’art, est devenu le philosophe, le personnage conceptuel ou l’artiste. Mais comment la philosophie, une vieille personne, s’alignerait-elle avec des jeunes cadres dans une course aux universaux de la communication pour déterminer une forme marchande du concept, Merz Plus la philosophie se heurte à des rivaux impudents et niais, plus elle les rencontre en son propre sein, plus elle se sent d’entrain pour remplir sa tâche, créer des concepts, qui sont des aérolithes plutôt que des marchandises. Elle a des fous rires qui emportent ses larmes. Ainsi donc, la question de la philosophie est le point singulier où le concept et la création se rapportent l’un à l’autre"
Pourquoi tous les hommes ne sont-ils pas des philosophes en puissance ? Pourquoi ceux qui devraient se poser ces questions, ne se les posent plus ? La terre ne s'en porterait que mieux...Tout homme devrait avoir comme un devoir de se poser des questions, de ne pas suivre aveuglément certains concepts religieux ou autres.
En conclusion je dirais que la philosophie devrait être étudiée à la maternelle ... dans tous les pays du monde ... Je rêve ?
Voila c'est encore un peu désordonné et sûrement naïf... mais c'est tout moi... J'ai de sérieux progrès à faire en la matière.