Tristesse ou dépression ?
Je me suis souvent posé la question. Ce que je ressens quelquefois est-ce tristesse ou dépression. En clair, faut-il que je me soigne ou pas ? De nos jours, il semble que la tristesse ne soit plus acceptée, ne soit plus comprise. On ne sait plus vivre une tristesse, on ne l'accepte pas, on ne la supporte pas. Ça fait mal et quand on a mal on prend des médicaments pour calmer la douleur. Ce qui est bon pour une douleur physique ne l'est pas forcément pour une douleur morale.
J'ai lu cette intro de Michelle Larivey :
"La tristesse fait souvent peur. Pas seulement à celui qui la vit mais à l'entourage et même à certains professionnels de la santé. Cette émotion est synonyme de souffrance et il est difficile de la tolérer quand elle n'a pas de sens. Mais la tristesse a une utilité réelle: c'est la porte d'entrée vers l'identification de besoins affectifs "en souffrance".
Contrairement à la croyance populaire, la tristesse ne conduit pas à la dépression. Mais si elle est continuellement avortée, par contre, elle peut y mener. Et si on se trouve sur le chemin de la dépression il est important de ressentir à fond sa tristesse car c'est elle qui nous indiquera la direction pour en sortir."
Il m'arrive assez souvent d'être triste, sans raisons apparentes mais il est vrai qu'en fouillant un peu au fond de moi, je trouve, je découvre ces raisons. Il n'y a pas forcément de solution si ce n'est un travail sur soi pour dédramatiser. J'ai souvent remarqué qu'en identifiant les raisons, qui sont souvent nombreuses et qui se cumulent pour déclencher cet état, en les listant, en les posant dans une balance, en rédigeant un planning en se disant : celle-ci sera réglée dans 3 jours, l'autre dans 1 mois, j'arrivais à retrouver un certain bien-être.
Quand à la tristesse liée à la perte d'un être cher, il faut savoir pleurer toutes les larmes de son corps s'il le faut, ne pas les retenir. C'est souvent ce que l'on fait, par pudeur, comme si la tristesse ne devait pas être montrée, comme s'il fallait toujours rester digne. Alors on accumule et on descend lentement vers un trou noir dont il sera difficile de remonter.
Lorsque je suis triste et cela m'arrive assez souvent pour des raisons que mon blog explique largement, je pleure, mais je pleure seule, lorsque je suis au volant de ma voiture. Souvent il m'arrive d'avoir les larmes aux yeux, le temps du trajet qui me sépare de mon domicile. Ces larmes sont peut-être la conséquence d'une dure journée dont la fatigue morale et physique doit être évacuée.
Mais le fait de pleurer au moins une fois par jour, est-ce normal ? Cette tristesse qui va et vient n'est-elle pas chez moi un signe avant-coureur de dépression ? Où est la réponse ?
"Mais la tristesse a une utilité réelle: c'est la porte d'entrée vers l'identification de besoins affectifs "en souffrance". "
J'ai un début de réponse, ce besoin affectif non assouvi. Cette solitude du coeur à laquelle j'ai du mal à m'habituer. Depuis l'âge de 18 ans, j'ai toujours eu un compagnon de route, je n'ai jamais été seule comme aujourd'hui et surtout je n'ai jamais été seule aussi longtemps (1 an). Pour certains cela peut paraître peu mais pour moi c'est beaucoup. Pourtant cette solitude est aussi volontaire comme si j'en avais besoin, comme si elle allait m'apporter l'autonomie dont j'ai besoin pour mieux vivre une relation prochaine et possible. Je ne veux pas vivre une histoire d'amour parce que je me sens seule, je veux vivre une histoire parce que je serais amoureuse et que j'en aurais, cette fois, la certitude simplement parce que l'autre ne sera pas là pour combler un manque affectif mais parce que je l'aurais désiré. Alors la solitude ne me fera plus peur, je l'aurai apprivoisée définitivement et je serai sûrement plus forte. Je n'aurai plus peur de perdre l'autre. Quel challenge ! mais quelle satisfaction au bout du compte...