Philosopher...

Ce que j’ai cru comprendre de la précédent introduction à la philosophie c’est que lorsqu’on arrive à l’age adulte, à l’age où l’on se doit de calmer nos pulsions enfantines, apprendre à les dominer, à être plus fort qu’elles, arrive l’age du grand ménage.

Le technicien de surface ou secrétaire que nous avons tous à la naissance s’appelle Raison. La raison nous permet de trier, de classer, de nettoyer et au final de faire de la place, de nous donner de l’espace pour respirer, pour entreposer d’autres réflexions, pour être ouvert à ce que l’autre peut nous apporter.

Il m’est apparu comme évident que si l’on fait tout ce que l’on a à faire, alors on se sent beaucoup mieux. En revanche, si on vit dans un b….l innommable, comment être serein ?

Il est nécessaire pour moi de commencer à me dire que je peux être heureuse par moi-même, sans les autres, sans ce qu’ils peuvent m’apporter. Cette dépendance vis-à-vis de l’autre ne m’apporte rien de bien et il faut que je me désintoxique avant de pouvoir vivre en harmonie avec l’autre sans rien attendre de lui que ce qu’il peut m’apporter, que ce qu’il aura envie de donner sans que cela n’agisse sur moi.

Alors il faut que je freine en moi cette tendance à obéir à mes émotions, à mes sentiments, à mes pulsions, cette « taraxie » porteuse de trouble. Cette tendance à les vivre avec un grand G, je ne parle pas du point G, bien sûr, ça c’est une autre histoire… ;-)

Mais cela me pose un véritable problème de conscience. Je vis les émotions en grand à l’intérieur mais je ne suis pas expansive et même plutôt introvertie, je dirais même pudique vis à vis de l’expression de ces émotions qu’il s’agisse d’amour, d’amitié, de tristesse ou de colère. Je ne pleure pas ou rarement lorsque je suis seule, je n’explose pas non plus, je ne parle pas, je n’exprime pas ou peu ce que je ressens de peur de n’être pas comprise ou de peur de molester l’autre ou de montrer mes faiblesses ou de générer des réactions chez l’autre dont je n’ai pas envie et que je ne suis pas sûre de pouvoir maîtriser… Je donne à l’autre ce qu’il attend de moi. C’est compliqué, pas vrai ? En fait, j’ai peur de l’autre...mais j’ai mes raisons, j’ai mon vécu, un vécu pas toujours facile qui m’a rendue très prudente vis-à-vis de l’autre.

Alors je reste en surface, là où les autres restent aussi, bien que certains n’hésitent pas à aller plus profond, à me bousculer, à me déranger parce qu’ils vont au-delà de ce que mon intimité est capable d’appréhender. Un tout petit exemple, je n’aime pas qu’on me touche, je n’aime pas que des gens que je ne connais pas ou peu, pénètre mon cercle intime, celui qui entoure mon corps, celui que chacun a pour se protéger. Je n’aime pas qu’on s’approche trop de moi pour me parler, généralement je recule jusqu’à la limite de ma propre tolérance. Je n’apprécie pas non plus que l’autre me dévoile son intimité lorsque je ne suis pas prête à la recevoir. Cela me fait penser à ces personnes qui ne vous connaissent pas depuis longtemps et qui vous raconte leur vie dans les moindres détails en quelques minutes. Vous savez tout jusqu’à l’intimité du couple, jusqu’à la façon de faire l’amour du mari ou de la femme sans avoir rien demandé, sans avoir été préparé à recevoir ce flot de paroles et l’intime qui va avec. Il est fréquent que je stoppe la personne avant qu’elle n’aille trop loin car je me sens gênée, mal à l’aise. En revanche il m’arrive de souhaiter aller plus loin lorsque je ressens une amitié envers la personne, lorsque je perçois qu’elle a besoin de vider son sac pour des raisons que j’ignore et dans ce cas c’est moi qui vais l’inviter à aller plus loin.

Pour en revenir à ce que je disais,  n’étant pas expansive, si je calme encore ces émotions et ressentis intérieurs, que va-t-il rester à l’extérieur ? C’est peut-être idiot ce que je dis mais j’avais commencé un travail dans le sens inverse et je ne sais plus dans quelle direction aller. Dois-je calmer mes pulsions ou être plus expansive, me montrer à l’autre telle que je suis vraiment, sans retenue, sans artifices ?

J’ai besoin d’y réfléchir encore… Finalement je ne suis pas sûre de savoir qui je suis vraiment car je n’ai pas encore chassé toutes les influences extérieures qui m’ont construite telle que je suis aujourd’hui. Je sens quelquefois une bagarre intérieure entre des phrases entendues, martelées à mon esprit et mes propres jugements vis-à-vis de ces mots. Ce qui est paradoxale c’est que je me sens en paix lorsque j’ai accompli ce que ces phrases dictent comme si j’avais fait mon devoir sans pour autant être en phase avec cela. Il est bien difficile de sortir de sa chrysalide et de déployer ses ailes.

Comments

[Christine_]

Le philosophie est un mode de vie qui demande forcément une remise en question, une recherche de sa propre personnalité, une connaissance de soi. Le cheminement me semble proche de la psychologie bien que cette dernière, me semble t'il, soit plus une classification de symptomes, une analyse des différentes personnalités existantes allant jusqu'aux études sociologiques.

Ce sera peut-être long mais je vais trouver les réponses à mes questions... j'espère que ce sera avant d'avoir 80 ans ;-))
Bises à toi SA

[SanAntonio]

je crois que malgré toi tu ne nous parles plus de psychologie que de philosophie, que de question essentielles tu poses dans ton texte empli de pudeur dévoilé, qu'il est difficile d'apparaître tel que l'on est, dans le regard de l'autre, un autre

je crains que le choix ne nous soit pas donné et qu'il faille se montrer dans toute notre vulnérabilité et notre vérité, quitte a décevoir et perdre finalement quelques uns qui n'en valaient pas la peine

se mentir a sois même reste le plus dégradant que nous puissions nous infliger

cherches et trouves toutes les réponses aux questions que tu te poses......mais plus qu'un mode de vie, c'est de remise en question dont tu parles là

Bisous