80 ans, la pêche...
Même à 80 ans, les femmes restent des fleurs aux couleurs
chatoyantes.
Hier j'étais invitée. Bizarrement j'étais, avec ma belle-soeur, l'une des plus
jeunes de l'assemblée. Finalement je me sentais bien dans ce nouveau rôle de
petite jeunette que j'ai déjà connu, il y a bien longtemps de cela.
L'une de mes mamies, amie de ma mère depuis longue date et vedette dans la
série des Taximamies,
fêtait ses 80 printemps.
Nous étions une vingtaine dans la petite salle louée pour l'occasion. Mon grand
frère, toujours le même, faisait office de disc jockey.
Tout était parfaitement préparé. Deux jours auparavant une merveilleuse sangria
avait été élaborée, par lui également, avec soin. C'est l'une des meilleures
que j'ai eu l'occasion de goûter. Trop de boissons s'appellent Sangria
simplement parce qu'on a pris soin de mélanger les ingrédients. Mais la
Sangria, ce n'est pas que cela, c'est aussi le goût délivré par les fruits et
pour cela, il faut du temps, il faut laisser macérer au minimum une journée
entière.
La petite fête commençait par un apéritif copieux. Il y avait déjà une ambiance
très chaleureuse lorsque je me suis pointée avec mes fleurs, une petite
composition dans un très joli vase. Je fus accueilli par d'immenses sourires,
mes mamies en premier bien sûr qui s'écrièrent "ah te voila toi !" et
ma mère qui semblait soulagée que, cette fois, je ne sois pas en retard. Notre
hôte me lança un regard froid "J'AI DIT PAS DE CADEAU !" et moi de
répondre avec un sourire moqueur "JE N'AI PAS D'ORDRE A RECEVOIR DE TOI
!" et nous partîmes à rire.
Je ne connaissais pas tout le monde mais je fis rapidement le tour pour saluer
les invités et couples présents.
Marie, dont c'était l'anniversaire, commença à servir la sangria puis fut aidée
par la fille de Wanda, présente aussi. Nous entonnâmes un "joyeux
anniversaire" tous en coeur et passâmes à table où de petites pizzas,
quiches, canapés et charcuterie nous attendais. Tout avait été fait dans les
règles de l'art.
Après un verre se Sangria, je me sentais heureuse d'être là, même avant
d'ailleurs. Il y avait tellement de chaleur dans tous ces regards que mon coeur
refroidi en fut instantanément réchauffé.
La musique allait bon train et je ne manquais pas de rejoindre mon frère
derrière son pupitre virtuel pour choisir quelques musiques des années 80 que
j'adore.
Nous avons beaucoup dansé, j'ai appris le jerk aux mamies, nous avons aussi
chanté avec le book de chorale que certains avaient amené.
Puis, vers la fin de l'après-midi, après la pièce montée et le champagne, nous
avons tout rangé, nettoyé et ramené le surplus de nourriture dans nos voitures
jusque chez Marie. Elle semblait soulagée que la journée se termine mais que
surtout, tout le monde participe au rangement. En un clin d'oeil, tout était
nickel, la salle semblait n'avoir jamais reçu cette sympathique petite fête.
La soirée se termina au casino d'Allevard, où nous nous retrouvâmes toutes
l'équipe. Les hommes semblaient éteints. Ils étaient quatre mais je ne les ai
pas vus participer ni s'amuser autant que leurs épouses. L'un d'eux est même
parti immédiatement après l'apéritif, se sentant mal et fatigué. Seul mon frère
faisait le pitre avec moi.
Pourquoi les hommes ne s'amusent-ils pas autant que nous ? Je me suis toujours
posé la question comme si danser et s'amuser était un "jeu de filles"
et qu'ils se sentent exclus.
J'ai passé une excellente journée et je suis heureuse de vous la faire
partager. J'avoue d'ailleurs être un peu courbaturée aujourd'hui d'avoir
enseigné la danse du ventre à mes mamies en leur disant "Aller ! On affine
la taille, on bouge les hanches... " Et ça partait dans des éclats de
rires.
Ca m'a fait un bien fou de faire la folle...