Mes frères
J'ai deux frères que j’adore et j'ai envie de parler d'eux aujourd'hui. L'un a deux ans de plus que moi et l'autre 6 ans de moins. Il est évident que lorsque j'avais 10 ans, c'était mon frère aîné, JP, en bleu sur la photo, qui était le plus proche. Nous étions inséparables et je le suivais comme un toutou.
JP était passionné de dessin, d'électricité et très vite de micro-informatique lors de l'apparition de cette nouvelle technologie. Il démontait souvent des appareils radio, réveil et j'en passe pour voir ce qu'ils avaient dans le ventre mais parvenait rarement à les remonter. Ce qui fait que mes parents en furent pour leur frais à racheter un réveil ou une radio. Les années passant, il avait fait de sa chambre une véritable boîte de nuit avec jeux de lumières, chenillars qu'il avait construit lui-même, lumière noire, boule à facette et chaîne stéréo sur laquelle nous écoutions les Deep Purple, Creadence revival, Rolling Stones, ACDC, Alan Parson project et autres groupes célèbres de l'époque. Ses amis étaient les miens et il m'arrivait très souvent de me retrouver seule avec une quinzaine de garçons. Je faisais partie de la bande et j'adorais ça. Nous avions une complicité assez exceptionnelle pour un frère et une soeur. Je m'intéressais à tout ce qu'il faisait et participait souvent aussi.
Lorsque j'ai obtenu mon premier salaire, je décidais de refaire entièrement ma chambre dans des couleurs chaudes, jaune, orange, marron. Je choisis donc la tapisserie, les rideaux, le lustre et décidait également de peindre sur les portes de mon placard deux femmes grandeurs nature toujours dans les mêmes tons. Je n'avais pas estimé le temps qu'il me faudrait pour effectuer ce travail à la peinture à l'huile. En rentrant le soir, je mesurais, dessinais au fusain et peignait souvent jusqu'à minuit. Le résultat ne me satisfaisait pas, il manquait du relief. J'appelais JP à mon secours et il vint mettre la petite touche finale qui change tout. Un peu de blanc ici, un petit trait là et tout s'améliorait sous mes yeux. Merci JP, les deux femmes ont repris vie sous tes doigts. Elles sont nues (j'adore dessiner des femmes nues, les courbes, les ombres...), l'une de dos, l'autre de face. Elles sont encore aujourd'hui dans mon ancienne chambre et ont fait l'admiration de mes filles lorsqu'elles allaient dormir chez papy et mamie et aujourd'hui de mes neveux.
Jp et moi avions tous nos amis en commun, lui, ses copains, moi mes copines ce qui faisait que nous étions une bande d'une vingtaine à nous déplacer à la piscine, au resto ou en boîte. Notre point de ralliement s'appelait "Le vieux manège", c'était un bar perdu au milieu de la montagne, entouré de bois et surplombant la vallée. Nous passions tous nos WE dans cet endroit à refaire le monde. Puis, je me suis mariée et petit à petit tous ont pris le chemin de leur propre vie. Mon mariage a fait que je me suis éloignée de mon frère mais aujourd'hui nous sommes à nouveau très proche, il habite à moins d'un Km de chez moi.
H, mon autre frère, a 6 ans de moins que moi. J'ai passé des années à le houspiller à cause des bêtises qu'il faisait. Je devais m'en occuper quelquefois lorsque j'étais jeune. Je me rappelle des courses de poussette autour des immeubles. Il me disait "p'us 'ite, p'us 'ite" et plus la poussette allait vite, plus il riait. Et puis il a grandi et commença à s'intéresser de près à mes affaires de cours. Il me regardait m'appliquer à faire les dessins de mes récitations sur la page prévue à cet effet. Je quittais ma chambre 5 minutes et lorsque je revins il avait lui aussi fait ses dessins sur toutes les pages de mon cahier. J'ai failli le tuer ce jour là... Un autre jour, alors que mon frère décorait sa chambre de posters de ses groupes favoris, il le regardait faire. Il était très attentif à tous ses gestes. Mon frère sorti avec ses copains et lorsqu'il revint il trouva des traces de colles partout sur le mûr et des bouts de papier collés un peu n'importe où. H, reçut une belle rouste.
Voilà, notre jeunesse avec un adorable petit frère qui était la terreur des petites filles du quartier car il adorait lancer des pétards au milieu de leur ronde. Ma mère était sans cesse harcelée par les parents de ces mêmes petites filles. Déjà à deux ans, il décida un jour de quitter la maison alors que ma mère était occupée à discuter avec une amie. Lorsqu'elle s'en aperçu, elle trouva la porte de l'appartement ouverte et H avait disparu. Elle descendit les deux étages en courant, fit le tour des 3 immeubles en l'appelant mais personne. Elle décida alors d'aller sur la route et l'aperçu à 200 m, marchant allègrement vers la route nationale qui traversait le village. Elle l'appela. Il se retourna et courut de plus belle avec ses petites jambes et sa couche. Elle réussit de justesse à le rattraper et là encore, il prit la rouste de sa vie. Je ne raconterais pas tout ce qu’il a fait, car il y a un livre à écrire, entre le feu mis par mégarde dans la menuiserie proche des immeubles et où il aidait ensuite les pompiers, croisant le regard du propiétaire anéanti qui lui dit "Ahhh si je tenais celui qui a fait ça !..." et le wite spirit jeté par inadvertance sur le capot du 4X4 de son patron en passant par les cuves de Teisseire, où il travailla un été et ou il mélangea par mégarde la menthe avec la framboise. Ce furent des milliers de litres perdus pour l’entreprise…
Aujourd’hui, il a grandi bien sûr (1.90m ;-), et l’écart d’âge n’existe plus. Après son divorce, je l’ai accueilli un an et demi chez moi, le temps que sa maison, qui était en construction, soit habitable. Cela nous a énormément rapproché. Il est aussi devenu le tonton confident de mes filles qui l’adorent.
J’ai de la chance d’avoir deux frères aussi proches. Je sais que je peux compter sur eux en cas de gros pépins. Ils seront toujours là pour leur soeurette comme ils m’appellent souvent. Je les aime très fort.
Et n'oubliez pas de changer d'heure mais aussi, http://autourdesmots.canalblog.com mon autre blog, qui attend vos textes ;-).