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Vie de femme
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Vie de femme
23 septembre 2006

Silences en fusion

silenceTwoJe ne parviens plus à me livrer, à me délivrer sur ce blog. Je ne parviens plus à m'exprimer, à faire surgir mes sentiments profonds, mes douleurs, mes dommages colatéraux. J'ai plus envie de vomir que de dire. Comme pour me libérer de ce qui fait mal au ventre. Mais ce n'est pas aussi facile.

A la naissance de ce journal, il était fermé durant des mois aux lecteurs et puis je me suis dis pourquoi pas, pourquoi ne pas l'ouvrir et recueillir des avis, des conseils de personnes inconnues, neutres, totalement neutres.

Aujourd'hui, je reste devant l'écran blanc, ne sachant qu'écrire, alors que la fusion ne cesse à l'intérieur. Pas de volcan en vue qui me permettrait de m'épencher, je suis seule, si seule face à tout ce que je ressens. Je suis seule face à ma vie de femme, je suis seule face à ma vie de mère et j'assume seule, la tête pleine, la bouche vide de mots.

Quelle femme suis-je ? Quelle mère ? Je ne sais plus, je m'interroge sur un passé auquel je ne peux plus rien. Ai-je bien agit ? Ai-je fait ce qu'il fallait ? Pour mes filles, pour moi ? Non, j'ai l'impression d'avoir tout fait de travers, d'avoir joué sur deux tableaux, celui de ma vie de femme et celui de ma vie de mère alors que peut-être je n'aurais du jouer que sur le principal, ma vie de mère.

Aujourd'hui je ne sais plus, je n'ai plus de certitudes, je ne sais pas où je vais ni où je veux aller. Comment avancer, lorsqu'on ne sait pas vers qui, vers quoi ? Je n'ai envie de rien, rester là, attendre qu'un déclic m'ouvre une porte. Comment avancer sans objectifs ? Et comment choisir ces objectifs lorsque rien ne se dessine à l'horizon.

Lorsqu'on est deux, on peut se projeter, avoir des projets d'avenir, construire une vie à deux même chacun chez soi. Ne serait-ce que l'objectif d'une belle soirée lorsqu'on en a envie, ou d'un voyage, ou d'une promenade ou d'une activité nouvelle que l'autre propose et que l'on découvre. Echanger, s'enrichir de l'autre, porter ou se laisser porter, selon le moment, selon son désir. Poser sa tête sur une épaule, sentir la peau de l'autre toute proche, blottir sa tête et s'oublier un instant.  Mais même sur ce plan là, je n'ai plus envie d'aller vers l'inconnu. Je vais de déception en déception de ne pas être comprise, entendue. Je ne suis plus capable d'aimer, ni de donner ma confiance alors je me mure, je me calfeutre, je ne regarde pas, je n'écoute pas, je ne me laisse pas séduire, je suis un iceberg englouti à plus de 80% sous des eaux glacées.

D'aucuns me diront, inscris toi dans une assoc et fait le bien autour de toi... Une assoc ? Oui, j'ai pensé à cela aussi mais ce serait encore priver mes filles de leur mère. Il faut être dispo pour une assoc et je ne le suis pas suffisamment, j'ai besoin de les voir, de leur parler. J'ai trop de chose en tête en ce moment pour pouvoir aider les autres, j'ai peut-être besoin qu'on m'aide plus que je ne peux aider.

J'espère de tout coeur que mon projet de formation va aboutir. J'ai bon espoir mais en même temps je refuserais toutes propositions de formation qui ne correspondraient pas à ce que je veux. C'est ma seule certitude aujoud'hui et je m'y accroche. Je sais ce que je veux et j'espère que mes hiérarchiques sauront me donner leur confiance. 

Je dois encore me battre contre cet avocat et je ne sais plus quoi dire, quoi faire, pour que la batonnière saisie plaide en notre faveur. J'ai bien peur que ce soit perdu d'avance. Un avocat qui reçoit plus que les victimes d'un procès vous trouvez cela normal ? Moi non... Ce n'est pas lui qui a perdu son père, ce n'est pas lui qui a souffert durant des années,  ce n'est pas lui qui a recherché durant deux mois les documents qui nous ont permis de gagner en appel. Alors je vais me battre. Mais je suis fatiguée des lettres recommandées, des articles à fouiner pour trouver le mot ou la phrase plaidant en notre faveur.

Mener tout cela de front est peut-être trop pour une seule femme, mère, fille, comptable, "juriste", chef de famille... tout cela à la fois....responsable, responsable de tout jusqu'au bouts des ongles...

et ma vie de femme dans tout ça ? Le néant total... l'oubli, la démission...

Et voila, il me suffit d'une dispute avec blondinette, pour que je ressasse ma vie de mère. Parce que les enfants savent très bien ou sont les points faibles et adorent les titiller quitte à vous anéantir de reproches mal formulés, inintelligents, inintelligibles, à ne pas voir le bon mais ne voir que le mauvais. Oubliant tout ce qu'on a fait de bien et se posant comme victime de leur propre vie. Tout leur est dû même le sacrifice de sa vie. Cela me rappelle cette araignée qui porte ses petits sur son dos et les nourris de sa propre chair jusqu'à ce qu'ils la quittent laissant derrière eux un cadavre... brrrrrrr ça fait froid dans le dos... Je ne suis pas et ne serais jamais cette araignée... Ai-je raison ? Je ne sais pas... je n'en ai pas envie...

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Commentaires
C
Oui, tu as raison, certainement. Comment m'exprimer si j'ose dire ? (vu mon post suivant ;-))). <br /> Mes filles, j'en suis sûres, ne me suivront pas dans une association parcequ'elles n'en ont pas le temps. <br /> Aujourd'hui, plus que jamais, il me semble que nous avons besoin de nous poser, de parler, de nous raconter, entre nous. De nous retrouver un peu à la sortie de cette vie à quatre qui est devenue vie à trois. Cependant, on ne décide pas d'une conversation comme on décide d'une réunion de travail. Elle vient comme ça, lorsqu'on s'y attend le moins et là, j'écoute, je guide aussi quelquefois et cela peut durer, je me rends disponible car je pense que c'est plus important que le ménage qu'il reste à faire ou les courses qui attendront un peu... Si je reprends les cours, ce que j'espère vraiment, j'ai peur de perdre ces instants précieux de remise en place de notre vie, d'explications d'incompréhensions encrées qu'il faut désencrer... <br /> Pas facile ma viedefemme ;-))) mais peut-être aussi que je cherche la difficulté...
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N
Ne crois-tu pas être un tout petit peu cette araignée puisque tu ne peux adhérer à une association qui te prendrait le temps consacré à tes filles ? <br /> Mais tes filles sont grandes et tu peux les intéresser à tes activités dans une asso ce qui, en même temps, les ouvrent sur le monde et ses blessures, ceux que la vie malmène ...<br /> Enfin, c'est un point de vue qui n'engage que moi, bien sûr ...
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C
Valclair, c'est toujours un plaisir de te voir ici. <br /> Je n'oppose pas ma vie de femme à ma vie de mère mais il est des choix dans une vie de femme qui influent dans une vie de mère surtout lorsqu'on a envie de vivre aussi sa vie de femme. <br /> La vie des enfants au sein d'un couple est totalement différente de celle qu'ils peuvent vivre avec un parent seul. Celui-ci a constamment des chemins à prendre, des choix importants à faire pour sa propre vie, pour son avenir. Des choix qu'il aurait du avoir à 20 ans et devant lesquels il se retrouve, plus tard, avec la responsabilité en plus d'une famille.<br /> Je n'ai jamais souhaité me sacrifier pour mes filles, d'abord parce qu'à partir du moment où on parle de sacrifice, on est déjà dans le renoncement de sa propre vie, et je ne suis pas prête à renoncer à la mienne. Mes filles ne porteront jamais le fardeau d'un sacrifice que je n'ai pas totalement fait. Disons que j'ai fait des concessions voulues et désirées, ce qui est bien différent ;-)
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V
Des silences, j'en connais de plus silencieux!!! Tu as beaucoup de force, Christine , d'oser mettre ainsi à jour tes fragilités.<br /> Juste une chose: N'oppose pas ta vie de femme à ta vie de mère. Le sacrifice mal vécu peut être redoutable y compris pour ceux pour lesquels on s'était sacrifié. Ne te culpabilise pas. De toute façon, c'est ainsi, c'est l'histoire qui a été, continue d'avancer à partir de celle-ci comme tu le fais j'en suis sûr. <br /> Bon courage pour les moments délicats. Amitiés. Je t'embrasse.
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C
Tu as raison San Antonio. J'ai toujours donné de l'importance à ma vie mais il faut le temps que les enfants, une fois adultes, comprennent le pourquoi. J'ai vécu ma vie mais... avec mes filles. Difficile de faire autrement...ou on passe sa vie à faire le tampon pour que chacun vive au mieux. Finalement, je ne regrette rien car j'ai vécu des moments merveilleux et puis zut...on a qu'une vie.
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