Frêle Esquif

Il navigue, il chavire,

Il se redresse puis retombe

Comme un frêle esquif

Sur les vagues qui se bombent

Il s’appelle à l’aide,

Il se fait souffrir

Il se roule dans un plaid

De mauvais souvenirs

Emmuré dans sa solitude

Proche de l’ataraxie

Il prend comme une assuétude

Ces remugles qui l’asphyxient

Les autres font illusion

Tournant autour de lui

Comme atomes en fusion

Au cœur de son esprit

Des chaînes de dix tonnes

A ses chevilles blessées

Comme des pensées atones

Viennent l’angoisser

Puis les chaînes se brisent

L’espace d’un instant

Son esprit d’analyse

Réapparaît au vent

Soudain conscient

Du monde qui l’entoure

Il sort de son aphasie

Et renaît à la vie

Et tant pis pour les autres

S’ils n’ont rien compris

A ce labeur de l’âme

Dont il paye seul le prix.

Comments

[Christine]

J'ai pas fait exprès ;-))))

[Nicky49]

Mais Christine, tu écris divinement bien !
Superbe !

[Christine]

Merci ;-)

[LOUPBLANC]

joli texte

[Christine]

Merci... j'ai écrit ce texte en pensant à W alors qu'il s'était isolé pendant 10 jours, seul dans un petit village de montagne cet hiver. Je voulais en fait construire une histoire autour du mot "remugles" qu'il m'avait "servi" dans l'un de ses mails ;-)). Un peu comme un exercice de style. C'est un peu exagéré mais je pense qu'il lui arrive réellement d'être dans cet état là.