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Vie de femme
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Vie de femme
29 juillet 2006

Conversation téléphonique peu banale...souvenir

Jo est parti, il a rencontré une femme, il retourne chez ses parents...

Je reste là, les yeux humides, les bras ballants, le coeur en vrille, le ventre noué, douloureux. La douleur s'installe encore plus lorsque je me retrouve seule. Mes filles sont avec leur père et ce WE s'annonce terrible pour moi. Je suis vidée, vannée. J'ai envie de dormir et  ne plus me réveiller car le réveil engendrera à nouveau la souffrance. Je vis un cauchemar inversé. Que faire, pleurer, c'est déjà fait, hurler ma douleur, je ne sais pas faire. Je vais m'allonger en espérant entrer dans un sommeil profond jusqu'au retour de mes filles. Pas de somnifères, pas de tranquillisants, pas de ça chez moi... On souffre quand on a mal et on attend que ça passe tout seul. Cet après-midi là, j'ai craqué longtemps, j'ai souffert de cet amour immense qu'il me laissait sur les bras, si brutalement, si égoïstement. Il est parti en me disant "je t'aime, tu le sais...mais je ne peux pas faire autrement, je l'aime aussi...".

La blessure béante qui m'asphyxiait  m'empêchait de réfléchir. Il fallait que je parle à quelqu'un, une personne neutre, quelqu'un qui ne me connaît pas et que je ne connais pas. Internet n'existe pas... Je prends une revue et cherche le numéro d'un médium ou psy ou n'importe quoi, même payant. Je devenais folle...

Je trouve une annonce du style "Gylian vous répond, avenir, réussite, amour...". J'appelle, histoire de parler à quelqu'un et je lui raconte ce qui vient de m'arriver. Je suis surprise après les palabres d'usages de découvrir que j'ai un homme en face de moi, un homme qui parle à une femme. Il me dit que je n'ai rien à faire avec un type pareil, il est presque en colère. Il me demande ce que j'attends de ce Jo, cet infâme Jo et je lui dis simplement que je l'aime malgré tout, d'un amour immense et que je ne sais pas comment je pourrais vivre sans lui. Il me demande alors combien j'ai "connu" d'hommes dans ma vie...La question m'interpelle un peu mais dans mon agonie amoureuse, je réponds 2. Il est effaré...2 hommes à 32 ans mais ma jeune dame, vous êtes passée à côté de la vie. Alors je lui demande combien de femmes il a connu. Il m'a dit qu'il avait voyagé énormément dans le monde entier mais avait vécu longtemps en Inde et que dans ce long périple il n'avait connu pas moins d'un millier de femmes... Silence...je ne suis pas du même monde que cet homme qui me parle. Je lui dit que notre conversation est inutile...il insiste et me dit qu'il avait beaucoup de plaisir à me parler et qu'il souhaitait continuer l'entretien qui ne devait durer qu' 1/4 d'heure (285 Frs, c'était pas donné...). Il ne me facturerait pas le 1/4 d'heure suivant. Nous parlons encore longuement, peu importe de quoi, j'avais simplement besoin d'une écoute attentive et je l'avais. Il m'a dit que Jo ne serait pas l'homme de ma vie, qu'il reviendrait probablement mais repartirait. Il m'a dit aussi que j'étais une femme assez exceptionnelle, non pas comme un compliment, mais comme le sens véritable du mot. J'étais une exception. On peut aussi être exceptionnellement bête...et j'avais l'impression que c'était mon cas ce jour-là. Il m'a dit qu'il avait l'impression d'avoir en face de lui, une femme qui n'avait pas assez mûri, qui avait besoin de sortir de sa coquille, de voir le monde, de connaître d'autres hommes. Il m'a dit aussi que Jo était un destructeur, égocentrique et qu'il ne m'apporterait rien de bon. Il me fallait un homme qui me fasse grandir...

Politesse d'usage, je raccroche et je ne me sens pas trop mal durant quelques instants, essayant de digérer tout ce que cet inconnu m'avait dit.  J'étais accrochée à sa voix, à ses mots et surprise de voir comment cet homme m'avait cernée presque manipulée mais en même temps, durant le temps de la discussion, la douleur s'est apaisée.

Je m'endors finalement et me réveille le lendemain. L'angoisse revient lorsque je constate la place vide à mes côtés. Je me rappelle, Jo, histoire terminée...La souffrance se fait à nouveau torture. J'ai mal, très mal d'une douleur que rien ne peut arrêter, soulager. Je passe ma journée à errer devant la télé sans la regarder, sans l'écouter. Je ne sors pas, je n'appelle personne, comme si je ne voulais pas, au fond de moi, officialiser cette séparation, comme si je savais que ce n'était pas fini entre nous. Alors pourquoi ameuter les foules ? Il va revenir, c'est la seule chose qui me tenait à coeur. En fin de journée le téléphone sonne. C'est lui, il me demande comment je vais. Je réponds bien...normal, je ne vais sûrement pas lui dire que je suis à la dérive. Il me dit alors qu'il a commis une erreur, qu'il se sent mal, qu'il m'aime terriblement et s'en est aperçu en me quittant. Il souhaite revenir, il m'assure qu'il ne s'est rien passé durant la nuit. Il n'a pas dormi, il était malheureux et a parlé avec ses parents chez qui il était.

Ce que j'ai fait ? J'ai totalement oublié ce que m'avait dit le Gylian de la veille et je lui ai ré ouvert les bras. La douleur s'est arrêtée instantanément comme une aiguille que l'on retire. Je me suis tout à coup sentie forte à nouveau alors que j'étais proche de la serpillière qui trône dans mon placard à balais. Tout s'écroule la veille, le ciel me tombe sur la tête et le lendemain tout est oublié grâce à un seul mot ... Je t'aime. Le pouvoir de l'amour...l'absence de raison, une alchimie à la fois magique et néfaste.

Aujourd'hui je me rappelle de cette conversation téléphonique que j'aurais du prendre au sérieux. Il avait raison le bougre...et cela m'a coûté deux fois 285 Euros débités sur ma carte bleue 15 jours plus tard. Nous avions parlé presque une heure au téléphone et il ne m'a facturé qu'une demi heure...il est gentil non ? ;-))). Je me suis faite avoir aussi...car l'heure c'est lui qui l'a souhaité. Je ne pouvais m'en prendre qu'à moi...à ma bêtise de ce jour là.

3 ans plus tard, je rompais définitivement avec Jo sur ces mots ..."je ne veux plus te voir, plus t'entendre, plus jamais...". J'avais mûri ????

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