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Vie de femme
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Vie de femme
17 juin 2006

Pas si seule finalement ;-)

21 heures, ma sortie a débuté par un passage obligé à la station service pour faire le plein. Trente euros, ça ira. Ma voiture est dans un état lamentable avec cette pluie de sable tombée hier et aujourd'hui. Je me dis qu'il faudrait bien que je la passe au lavage mais je n'ai pas de monnaie. Je raccroche la pompe et je reçois alors un coup de fil d'une amie (collègue de travail). Elle me demande ce que je fais et je réponds "rien de spécial". Elle m'invite à venir boire un verre chez elle et se souvient alors qu'elle m'avait promis que nous ferions une sortie casino pour mon anniversaire. L'année dernière, ce même jour, nous avions gagné 1000 euros que nous avons partagés. On s'était alors promis que pour le 16 juin de cette année, nous y retournerions. Ainsi fut fait. Nous avons joué toute la soirée avec 20 euros pour deux et sommes reparties avec chacune 130 euros en poche. Puis, j'ai récupéré ma fille à la sortie de son travail vers 1 heure et nous sommes rentrées.

J'ai également reçu un coup de fil de W qui m'a fait énormément plaisir en m'appelant vers 22:30, heure à laquelle il finissait son boulot. Il s'est excusé de l'heure tardive mais ne voulait pas rater ce coup de fil. Il m'a dit qu'il avait beaucoup pensé à moi aujourd'hui. C'est bien, il faudra que je m'en contente ;-).

J'ai passée une agréable soirée et je suis heureuse d'avoir pu parler avec cet homme,  que j'aime malgré moi.
Je me rend compte que j'ai une certaine faculté à être heureuse. Rien ne se passe comme je le voudrais mais ces petites attentions me redonnent du tonus. Il m'arrive d'avoir des coups de cafard mais ils passent aussi vite qu'ils arrivent. Je me connais maintenant et je gère. En fait, je pense que c'est parce que je n'attends rien aujourd'hui, je n'espère rien de ma vie, que ces moments sont précieux. Ces moments volés au hasard, non calculés, non prémédités, non préparés ne peuvent pas m'amener de déception.

Cela me rappelle le livre de Philippe Delerm "La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules" et notamment cette façon de décrire les petits moments de la vie que tout un chacun a pu connaître comme écosser les petits pois ...

petits_pois_1"C'est facile d'écosser les petits pois. Une pression du pouce sur la fente de la gousse et elle s'ouvre, docile, offerte. Quelques-unes, moins mûres, sont plus réticentes - une incision de l'ongle de l'index permet alors de déchirer le vert, et de sentir la mouillure et la chair dense, juste sous la peau faussement parcheminée. Après on fait glisser les boules d'un seul doigt. La dernière est si minuscule. Parfois, on a envie de la croquer. Ce n'est pas bon, un peu amer, mais frais comme la cuisine de onze heures, cuisine de l'eau froide, des légumes épluchés - tout près, contre l'évier, quelques carottes nues brillent sur un torchon, finissent de sécher.
Alors on parle à petits coups, et là aussi la musique des mots semble venir de l'intérieur, paisible, familière. De temps en temps, on relève la tête pour regarder l'autre, à la fin d'une phrase ; mais l'autre doit garder la tête penchée - c'est dans le code. On parle de travail, de projets, de fatigue - pas de psychologie. L'écossage des petits pois n'est pas conçu pour expliquer, mais pour suivre le cours, à léger contretemps. Il y en aurait pour cinq minutes, mais c'est bien de prolonger, d'alentir le matin, gousse à gousse, manches retroussées. On passe les mains dans les boules écossées qui remplissent le saladier. C'est doux ; toutes ces rondeurs contigües font comme une eau vert tendre, et l'on s'étonne de ne pas avoir les mains mouillées. Un long silence de bien-être clair, et puis : "- il y aura juste le pain à aller chercher."

En lisant ce texte, je ressens exactement ce bien-être du dimanche matin lorsque j'écossais les petits pois avec maman et ma grand-mère. Nous discutions de problème de femmes, de petites réflexions anodines ou d'autres choses plus sérieuses pendant que mon père était à la pêche et mon grand-père (celui qui a écrit son journal) était dans son jardin à cueillir ses fraises. C'était bien et la vie est encore pleine de ces petites corvées que l'on doit savoir apprécier pour les transformer en moments de purs plaisirs. J'essaie encore aujourd'hui de ne voir que le côté positif de tous ces moments même s'il faut quelquefois avoir beaucoup d'imagination et de force pour occulter tout le reste ;-).

C'est un peu décousu mais je me suis fait plaisir en écrivant...;-)

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Commentaires
C
Merci Tristana, c'est vraiment un livre à lire, et l'on se retrouve à chaque petit chapitre. "La gorgée de bière" ou "le petit porto"...<br /> Non, je vous promets que je ne bois pas ou si peu...
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T
Tu t'es fait plaisir en écrivant... et à nous aussi...
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C
Cassymary, Ce livre m'a été offert par W lui même, cela veut-il dire qu'il m'aime ?? ;-))) Je l'espère car même si cette relation n'aboutit qu'à une amitié pure, l'amour ne peut en être exclus et là on sait que c'est pour la vie ;-). Dans tous les cas, cela veut dire qu'il avait perçé ma personnalité.
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C
"La 1ère gorgée de bière" est mon livre de chevet, il fut un temps où je 'l'avais toujours dans mon sac. Il est maintenant sur ma table de nuit; j'ai offert ce livre à tous les gens que j'aime.... pour leur dire que je les aime. Ce livre m'émeut, remue mes souvenirs, refait naître des émotions, et me redonne le sens des vrais valeurs. Encore une chose que nous avons en commun ;)
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C
Oui, SanAntonio, surement la meilleure façon d'apprécier tout ce que l'on reçoit ;-).
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