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Vie de femme
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Vie de femme
11 avril 2006

Un peu de philo ?

W, il faut que j'explique cette lettre qui représente, dans mes textes, l'homme que j'aime encore aujourd'hui...pour combien de temps ? Je ne sais pas.

W est en fait l'initiale de Wittgenstein dont il est l'admirateur. Ce philosophe scientifique a écrit le tractacus logico philosophicus, livre que W m'a offert d'ailleurs. Il en parlait tellement que j'ai voulu savoir de quoi il s'agissait.

Pfffouiiiiiffffffffff...pas difficile à lire mais très difficile à comprendre. En fait j'ai eu l'impression de passer dans un autre monde loin de moi, de ce que je suis. J'ai essayé réellement d'aller plus loin que cette porte qui commençait à s'ouvrir mais j'avoue que je n'y suis pas arrivée. J'ai quand même lu 40 pages où j'ai compris l'importance de ce qui est, le monde, les choses et de ce qui n'est pas ou ne peut pas être. J'ai compris aussi l'importance du langage et de l'emploi que l'on peut en faire. J'ai compris aussi l'interprétation bonne ou mauvaise que l'autre peut avoir de ce que l'on dit en fonction de sa propre relation au monde et aux choses. En fait j'ai l'impression de n'avoir compris que ce que je savais déjà. La dernière phrase de ce livre de 80 pages ""Ce dont on ne peut parler, il faut le taire""...(de mémoire) est la phrase fétiche de W. Il considère par là que ce qu'il ressent pour moi, ne peut être dit, enfin...c'est ce que j'ai compris...

J'ai également lu beaucoup de citations sur la raison et les sentiments. Peut-être parce que j'avais du mal à comprendre son renoncement et la force qu'il faut avoir pour y parvenir.

En y réfléchissant, je pense qu'il n'a jamais donné tout le sérieux qu'il aurait pu à notre histoire naissante comme si je n'étais pas vraiment une femme mais simplement une apparition qui a réveillé en lui des désirs enfouis; désirs qu'il a rapidement mis au rebus laissant sa raison prendre le dessus. Un philosophe comme lui ne peut pas se laisser aller devant ses sentiments si ceux-ci vont dans le sens opposé de ce que lui dicte sa raison. La raison était de reprendre sa vie de couple même s'il fait chambre à part et même s'il ouvre à peine la porte de la douche, juste assez pour passer la main et prendre son peignoir lorsque sa femme l'occupe (ça c'est lui qui me l'a dit ;-))

Ma raison a moi vacille lorsque j'essaie d'imaginer cette vie de couple là. Comment est-il possible de dire "je suis marié et je vis en couple" s'il n'y a pas de relation charnelle. Je ne parle pas que de sexe mais de tout le reste, complicité, tendresse, baisers....

J'ai vécu des vies de couple, bien sûr, elles n'avaient pas 25 ans d'existence et je le regrette peut-être un peu mais je n'aurais pas imaginé faire chambre à part. Pour moi ce moment est un instant d'intimité important au sein de mon couple. Discuter, se caresser, lire ensemble ou dormir ... Le couple c'est cela sinon autant vivre avec un ami en colocation...

En fait, W éveille ma curiosité "maladive" de l'être humain en général. J'ai toujours besoin de creuser, essayer de comprendre. C'est peut-être ce qui a fait que je suis restée 13 ans avec le père de mes filles. J'ai essayé de faire ressortir ce qu'il avait de bon en lui. Pas au sens "bon pain" mais au sens des qualités très importantes qui étaient bâchées par un rideau de défauts liés à son impulsivité et à sa nervosité. Ses sens prenaient le pas sur sa raison et je n'ai rien pu faire à cela même si par nature j'avais, moi, un tempérament très calme et à l'écoute. J'ai souvent essayé dans les moments de calme de lui expliquer qu'il ne devrait pas réagir comme il le fait, que cela détruisait mon amour pour lui un peu plus à chaque fois. Que pour moi, le traumatisme était grand et que je ne supporte pas la colère qui est pour moi un signe de faiblesse. Dans ce cas, oui, je suis une femme raisonnable car je ne perds jamais mon sang froid quelle que soit la situation. Il le comprenait à cet instant là mais l'oubliais dès que ses "nerfs" reprenaient le dessus. 

J'avais réussi pendant les premières années de notre mariage à le faire changer un peu. Son entourage proche me le disait et m'en félicitait. Mais à la naissance des enfants, le stress, l'inquiétude et la nervosité ont vite repris le dessus. En fait, au travail il devait se contenir et à la maison c'était souvent l'explosion pour de petits riens. J'ai toujours espéré que les choses iraient en s'améliorant mais j'ai du baisser les bras pour mon propre salut mental et peut-être aussi celui de mes filles. 

En fait j'ai l'impression que plus on veut bien faire et plus on s'enlise dans l'erreur. J'ai appris une chose de mes expériences : l'être humain est ce qu'il est. Quel que soit le contexte qu'on lui offre, il restera toujours lui-même...

J'ai toujours voulu le mieux pour les êtres qui m'étaient chers et je me suis un peu oubliée dans l'histoire... Peut-être ai-je toujours chercher à reproduire le modèle de ma mère qui ne travaillait pas et était aux petits soins pour mon père...et celui de mes grand-mères, toutes les deux d'origine espagnole, qui étaient entièrement dévouées à leur mari ou à leur père. Les hommes, dans la culture espagnol, était des patriarches...Un proverbe m'a souvent été dit "La femme à la maison, l'homme au balcon"... noméoooooooo ça va pas la tête les mémés !!! Et en plus elles en avaient des tonnes dans le même style .. et moi dans tout ça ??? Une autre juste pour le plaisir "un homme pleure à tes genoux en se demandant comment il va pouvoir de la mettre"... rigolo non ?   

Quelle galère... je vais devoir devenir méchante, égoïste et égocentrique pour pouvoir vivre sereinement ? Non...dans tous les cas ce n'est pas moi et je ne vais pas me construire une personnalité que je n'ai pas. Je suis comme je suis...et je dois m'accepter et me faire accepter.

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